08/01/2025
Troisième du Championnat FIA de Formule 2 en 2024, Paul Aron a eu l’occasion de découvrir la F1 avec BWT Alpine Formula One Team lors des essais d’après-saison pour jeunes pilotes à Abu Dhabi. Début décembre, l’équipe l’a officialisé comme pilote de réserve l’an prochain. Dans la foulée de sa campagne de F2, Paul a effectué 121 tours au volant de l’A524 sur le Circuit de Yas Marina. Nous avons rencontré l’Estonien âgé de vingt ans et originaire de Tallinn pour revenir sur son année et évoquer son futur rôle de réserviste en 2025...
Paul, tout d’abord, félicitations pour cette impressionnante saison en F2 et cette victoire si importante au Qatar...
« Je ne vais pas vous mentir, c’était incroyable. C’était un immense soulagement. Nous en étions passés si près tout au long de la saison. Nous avons été rapides toute l’année avec quatre pole positions, plus que quiconque en 2024, mais nous avons commis de petites erreurs et la réussite m’a fui. Quelques succès nous ont échappé, mais c’était génial de pouvoir s’imposer avant la fin de l’année. J’étais aussi heureux pour l’équipe, car Hitech courrait après une victoire et je ne pouvais pas terminer la campagne sans leur en offrir une. »
Cette année était marquée par l’arrivée d’une nouvelle voiture en Formule 2. À quel point était-ce un défi en 2024 ?
« L’introduction d’une nouvelle voiture est toujours un moment riche en défis et c’était également ma première année avec Hitech. L’hiver dernier, j’ai donc pris le temps de faire connaissance avec toute l’équipe. Pour être honnête, nos débuts avec la nouvelle monoplace n’étaient pas simples, car nous avions beaucoup de mal à trouver le rythme lors des essais de présaison.
Hitech a toutefois fait un immense pas en avant entre ces tests et la première course, et j’ai tout de suite pris confiance. Dès lors, je savais que notre voiture était dans une bonne fenêtre d’exploitation. Nous avons conservé des objectifs modestes, mais nous avions le rythme et nous nous battions pour les points manche après manche.
Nous savions que nous étions bien placés et j’avais la confiance nécessaire pour être performant. Je n’ai jamais rencontré le moindre problème pour m’adapter à une monoplace, et ce dans n’importe quel championnat. J’ai toujours été dans le rythme après quelques jours d’essais. Je savais que c’était l’une de mes forces et le travail de l’équipe nous a permis de réaliser un bon début de saison et de commencer à marquer des points. En qualifications, nous étions parmi les plus réguliers, puis nous nous sommes battus pour des podiums et des victoires. »
Parlez-nous de l’équipe Hitech et de votre relation avec son propriétaire Oliver Oakes, également team principal d’Alpine…
« Les installations sont très belles et très bien organisées. Hitech tire sa force des gens qui y travaillent. L’équipe dédiée à la F2 est très professionnelle et j’ai pu le constater dès mon premier jour chez eux. Je pense aussi que nos résultats et notre rythme cette année le démontrent. J’ai également été très impressionné par tout leur travail accompli durant la saison.
Peu de pilotes peuvent dire qu’ils ont eu le même directeur d’équipe en F2 qu’en Formule 1. Oli est formidable. Il a lui-même été pilote, donc il nous comprend. J’aime vraiment son côté direct. J’ai tendance à être lucide sur mes performances et je suis parfois obsédé par la perfection. C’est donc bien d’avoir quelqu’un vers qui se tourner, et qui saura vous remettre les pieds sur terre pour analyser une situation dans son ensemble. Cette relation m’a clairement aidé cette année. »
À quel point avez-vous hâte de commencer votre rôle de pilote de réserve pour Alpine en 2025 ?
« C’est évidemment une étape importante et je suis content de savoir de quoi mon avenir immédiat sera fait. C’est très important à titre personnel, car j’ai toujours connu les paddocks des formules de promotion, mais il me manquait de l’expérience en Formule 1. C’est un tout autre sport avec beaucoup plus de personnel, de travail avec les médias et de choses à faire.
Pour moi, ce nouveau rôle sera avant tout une question d’apprentissage. En tant que réserviste, je ne pilote pas le week-end, mais je peux apporter beaucoup de choses en coulisses pour aider l’équipe et essayer de montrer mon potentiel. Je peux donc apprendre et me préparer si jamais une occasion se présente.
C’est aussi très impressionnant de voir les progrès réalisés par Alpine depuis le début de l’année. Ce n’est jamais facile quand il y a autant de changements au sein de la direction, mais la barre a été redressée avec le double podium au Brésil et des batailles régulières pour entrer en Q3. Cela montre que l’écurie va dans la bonne direction et j’ai hâte d’intégrer cette aventure. »
Pour votre première expérience au volant d’une Alpine F1, vous avez bouclé plus de 120 tours lors des essais d’après-saison à Abu Dhabi. Comment cela s’est-il passé ?
« C’est très émouvant de s’installer pour la première fois au volant d’une Formule 1. En fin de compte, tous les pilotes évoluant en F2 ou des niveaux similaires ont travaillé dur pour arriver là. L’objectif est toujours la F1 et vous savez enfin de quoi vous parlez en pilotant la voiture pour la première fois.
J’ai passé une excellente bonne journée à Abu Dhabi et je réalise maintenant à quel point ces voitures sont rapides. C’était très amusant et il fallait s’habituer à beaucoup de choses, mais tout s’est finalement bien déroulé sur le plan physique. Même après 121 tours, je voulais encore en faire plus. Nous sommes parvenus à boucler l’intégralité de notre programme. Les ingénieurs étaient satisfaits, le rythme semblait bon, donc je pense que c’était une journée réussie dans l’ensemble. »