Entre les petites villes autrichiennes de Zeltweg et Spielberg se trouve une base aérienne. Il y a soixante ans, un circuit de 3,2 kilomètres était aménagé sur les pistes de l’aérodrome. Celui-ci a accueilli la toute première épreuve en Autriche du Championnat du Monde de Formule 1.

 

 

Des courses avaient lieu sur ce tracé de fortune dès 1958, mais ce premier événement mettant des points en jeu était loin d’être idéal pour des Grands Prix. La moitié du peloton ne ralliait pas l’arrivée. De nombreux concurrents devaient abandonner, victimes d’une casse de suspension sur la surface abrasive en béton. L’édition 1964 était toutefois remarquable puisqu’il s’agissait de la seule victoire de l’Italien Lorenzo Bandini dans l’élite.

 

 

Des travaux commençaient alors pour construire un nouveau circuit, à quelques encablures de l’ancien, et plus proche de Spielberg. Dès l’organisation de son premier Grand Prix d’Autriche en 1970, celui-ci gagnait rapidement en popularité pour son défi rapide et sa beauté naturelle. Cette piste de 5,9 km séduisait également pilotes comme spectateurs avec ses virages ondulants dans les contreforts de la Styrie.

 

 

Sous une pluie diluvienne en 1975, Vittorio Brambilla y remportait le premier et unique Grand Prix de sa carrière. En quittant son volant des mains pour célébrer, l’Italien perdait le contrôle de sa voiture et endommageait son aileron avant.

 

 

L’Österreichring accueillait sa dernière course de Formule 1 en 1987. Dans la décennie suivante, il était considérablement remanié avec une ligne droite des stands inédite, en montée. Un nouveau virage à 90° faisait aussi la jonction avec une autre ligne droite qu’elle rejoint désormais jusqu’à l’épingle du troisième virage. De plus, les longues courbes Bosch et Jochen Rindt voyaient leurs longueurs et rayons réduits, cette dernière devenant même un double droit pour boucler le tour.

 

 

Malgré ce nouveau tracé de 4,3 km entre 1997 à 2003, l’A1-Ring disparaissait à nouveau du calendrier avant son retour en 2014. Aujourd’hui, le circuit offre toujours certaines caractéristiques de ses aïeuls – et parfois des cerfs – et reste populaire auprès des fans venus de tout le continent pour camper durant le week-end.

 

 

En 2024, Spielberg organisera son troisième Sprint, mais l’Autriche a déjà accueilli deux épreuves de championnat du monde dans la même année (2020 et 2021). En effet, le pays avait été le premier à retrouver la Formule 1 durant la pandémie de Covid-19 et avait été le théâtre de deux courses consécutives à une semaine d’intervalle : les Grands Prix d’Autriche et de Styrie.

 

 

Avec un circuit aussi court, les temps sont exceptionnellement proches en qualifications et la marge d’erreur est infime, d’autant plus qu’il est facile de sortir large et de se faire piéger par les limites de la piste. L’an dernier, la direction de course avait dû examiner plus de 1200 infractions potentielles. Après la confrontation de 71 tours, Esteban avait reçu quatre pénalités totalisant trente secondes. Et près d’un concurrent sur deux avait été sanctionné au classement final…